Extrait du livre de M. NEWTON
"Souvenirs de l'au-delà"
Introduction
« J'ai écrit Souvenirs de l'Au-Delà pour offrir au public une information de base, en présentant la progression stricte et méthodique des événements, ce qu'est la mort et la traversée : qui nous rencontrons, où nous allons et ce que nous faisons en tant qu'âme dans le monde spirituel, et cela avant de choisir notre prochain corps pour se réincarner. Cette présentation était conçue comme un récit de voyages à travers le temps, et s'appuyait sur les témoignages de cas concrets, émanant de patients qui me rapportaient leurs expériences passées entre différentes vies antérieures. Ainsi, Souvenirs de l'Au-Delà n'était pas un autre livre sur la réincarnation, mais révélait un nouveau terrain dans la recherche métaphysique qui n'avait virtuellement pas été exploré au moyen de l'hypnose. » « La plupart de mes sujets me disent que la première personne qu'ils rencontrent [juste après le décès] est leur guide personnel. Mais il est également possible de rencontrer une âme-sœur. » Cas n° 1 C'est étrange, parce que mon corps est absolument mort et je me promène au-dessus. Je suis vivant ! Ces propos sont tenus par l'un de mes patients, un homme en état de transe hypnotique profonde, qui revit l'expérience de sa mort. Son débit, rapide et saccadé, trahit son émerveillement devant ce qu'il voit et ressent, immédiatement après la séparation de son âme d'avec son corps. Je viens tout juste de l'aider à revivre la scène où il meurt dans une vie passée, alors qu'il est confortablement étendu dans un fauteuil inclinable de mon cabinet. [...] Ces propos sont tenus par l'un de mes patients, un homme en état de transe hypnotique profonde, qui revit l'expérience de sa mort. Son débit, rapide et saccadé, trahit son émerveillement devant ce qu'il voit et ressent, immédiatement après la séparation de son âme d'avec son corps. Je viens tout juste de l'aider à revivre la scène où il meurt dans une vie passée, alors qu'il est confortablement étendu dans un fauteuil inclinable de mon cabinet. Un peu plus tôt, grâce aux instructions données pendant que je l'hypnotisais, il a régressé jusqu'à son enfance. Ses perceptions inconscientes se sont graduellement fondues au fur et à mesure que nous essayions de retourner ensemble jusqu'au sein maternel. Je l'ai ensuite préparé à faire un saut dans le passé grâce à l'utilisation imaginaire d'un bouclier protecteur. Après avoir franchi cette étape importante de conditionnement psychique, j'ai invité mon sujet à traverser un tunnel temporel imaginaire pour le ramener à sa précédente vie sur terre. Celle-ci avait été courte, car il était mort des suites de la grippe, pendant l'épidémie de 1918. Après s'être remis du choc éprouvé à la vue de son corps mort avec la sensation de flotter hors de celui-ci, il accepte plus facilement les visions qui lui parviennent. Comme une partie de lui-même reste consciente, son esprit critique fonctionne encore et il s'aperçoit qu'il recrée une expérience passée. Cela prend un peu plus de temps que d'habitude car son âme est jeune et n'est pas très habituée au cycle de la naissance, de la mort et de la renaissance. Pourtant il s'adapte au bout de quelque temps et commence à répondre à mes questions avec une confiance accrue. Rapidement, je l'amène dans un état de surconscience. Il est maintenant prêt à me parler du monde des esprits. Je lui demande alors de me raconter ce qui se passe. Sujet : Bon... Je m'élève un peu plus haut... Je flotte encore... Je regarde mon corps. C'est comme regarder un film, sauf que j'y joue un rôle ! Le médecin réconforte ma femme et ma fille. Ma femme sanglote. ( Le sujet s'agite et semble mal à l'aise dans son fauteuil. ) En esprit, j'essaie de communiquer avec elle pour lui dire que tout va bien pour moi. Mais elle est tellement peinée que je n'y arrive pas. J'aimerais qu'elle sache que je ne souffre plus... que je suis libéré de mon corps... que je n'en ai plus besoin... que je l'attendrai. Je veux qu'elle sache que... Mais elle... ne m'écoute pas. Hé, maintenant je m'en vais ! Guidé par une série d'instructions, mon patient s'enfonce un peu plus dans l'au-delà. C'est une route que plusieurs de mes patients ont empruntée dans la sécurité de mon cabinet. Il faut noter qu'en atteignant l'état de surconscience, ils connaissent un déblocage de leur mémoire et sont davantage reliés au couloir spirituel. Au fur et à mesure de la séance, les images vues se traduisent plus facilement en mots. Les courtes phrases descriptives se transforment en explications détaillées sur ce qu'ils éprouvent en arrivant dans l'au-delà. Dans ce domaine, nous disposons d'une abondante documentation, dont les témoignages du personnel médical sur les expériences de personnes qui, gravement blessées lors d'accidents de la route, ont eu la sensation de flotter hors de leur corps. Celles-ci avaient été déclarées cliniquement mortes avant d'être ramenées à la vie par l'équipe médicale. Les âmes sont en effet tout à fait capables de quitter leur corps et d'y revenir, surtout dans des situations où la vie est menacée et que le corps se meurt. Elles flottent au-dessus, surtout dans les hôpitaux, regardant les médecins rétablir les fonctions vitales. Parfois ces souvenirs s'estompent peu à peu après la réanimation du corps. Or, le récit des sujets sous hypnose qui revivent leurs morts passées ne contredit nullement les témoignages des personnes cliniquement mortes. La seule différence entre les deux se trouve dans le fait que les sujets en état d'hypnose ne sont pas en train de se rappeler une expérience de mort temporaire : ils décrivent ce qu'est la vie après la mort physique. Néanmoins, les points communs entre une personne qui a été déclarée cliniquement morte et une personne sous hypnose sont nombreux lorsqu'elles évoquent leur mort. Les deux découvrent qu'elles flottent étrangement autour de leur corps, essayant de toucher des objets solides qui se dématérialisent. Les deux se sentent également frustrées de ne pouvoir communiquer avec les vivants qui ignorent leurs interventions. Les deux rapportent qu'elles ont la sensation d'être attirées loin du lieu de leur mort et qu'elles se sentent détendues et curieuses, plutôt que craintives. Les deux disent qu'elles baignent dans l'euphorie, la liberté et la joie. Certains de mes sujets se sentent enveloppés d'une blancheur éclatante au moment de la mort, alors que d'autres voient la lumière au loin, derrière une zone obscure vers laquelle ils se sentent aspirés. On a souvent appelé ce phénomène « le tunnel » maintenant bien connu du public. Avec le deuxième cas, nous irons plus loin dans l'expérience de la mort. Le sujet est un homme dans la soixantaine qui me décrit les événements entourant sa mort lorsqu'il était dans la peau d'une jeune femme appelée Sally. Celle-ci avait été tuée en 1866 par les Indiens Kiowa, lors d'une attaque de la caravane de chariots où elle se trouvait. Bien que ce cas, comme le précédent, relate un décès dans la dernière vie passée, la date à laquelle l'événement s'est produit n'a aucune pertinence particulière : j'ai découvert qu'il n'y a pas de différence significative entre les temps anciens et modernes quand il s'agit de se remémorer l'au-delà de manière détaillée ou d'en tirer des leçons de manière profitable. Les sujets sous hypnose ont généralement la mystérieuse faculté de donner certains détails de leur vie antérieure comme les dates, les lieux géographiques, etc. Cela reste vrai même lorsqu'ils évoquent des périodes reculées de l'histoire et donnent alors aux lieux des noms différents de ceux que l'on connaît aujourd'hui. Il n'est pas toujours facile de se souvenir de tous ces détails pour chaque vie passée, mais les descriptions des voyages vers l'au-delà et de la vie qu'on y mène sont toujours précises. Avec le cas 2, la scène s'ouvre sur les plaines du sud des États-Unis, tout de suite après que Sally ait été touchée au cou par une flèche tirée à bout portant. Dans ce genre de situation, c'est-à-dire lors d'une mort violente, je fais preuve d'une grande prudence, car l'inconscient a tendance à retenir ces expériences : ce patient était venu me consulter pour un malaise à la gorge qui le faisait souffrir depuis très longtemps. Je fait donc appel à des techniques précises, comme la déprogrammation et la thérapie de libération, afin de supprimer ses symptômes. J'utilise les moments entourant la mort pour examiner calmement les événements qui s'y sont produits et j'amène mon patient à adopter un point de vue d'observateur afin de le soulager de la douleur et de l'émotion. ~ Cas n° 2 Newton : La flèche vous fait-elle beaucoup souffrir ? Sujet : La pointe m'a déchiré la gorge... Je meurs. ( Le sujet commence à murmurer en se tenant la gorge. ) J'étouffe... le sang coule à flots. William ( son mari ) me tient dans ses bras... La douleur... terrible... Je m'en vais maintenant... tout est fini, de toute façon1. N. : Bon, d'accord Sally, vous avez accepté la mort qui vous a été infligée. Pourriez-vous me décrire la sensation exacte que vous éprouvez en cet instant ? S. : C'est comme... une force indéfinie... qui me pousse vers le haut en dehors de mon corps. N. : Qui vous pousse ? Où ? S. : Je suis éjectée de mon corps par le sommet du crâne. N. : Et qu'est-ce qui a été poussé à l'extérieur ? S : Ben moi ! N. : Expliquez ce que « moi » signifie. À quoi ressemble la chose qui est vous et qui sort de votre tête ? S. : C'est comme une... pointe lumineuse minuscule... qui rayonne... N. : Comment pouvez-vous émettre de la lumière ? S : De... mon énergie. Je suis, comment dire, d'un blanc transparent... mon âme... N. : Cette énergie lumineuse est-elle pareille après avoir quitté votre corps ? S : ( pause ) Il me semble que je me dilate un peu lorsque je me déplace. N. : Alors, si votre lumière se dilate, à quoi ressemblez-vous maintenant ? S : Un... mince... cordon... suspendu... N. : Et que ressentez-vous en sortant de votre corps ? S : Bon, c'est comme si je muais... comme peler une banane. D'un seul coup, j'ai glissé hors mon corps ! N. : Est-ce déplaisant ? S : Oh non ! C'est merveilleux de se sentir si libre et de ne plus souffrir, mais... je me sens... désorientée... Je ne m'attendais pas à mourir... ( La tristesse envahit mon patient. Je veux qu'il se concentre, pendant quelques instants encore, sur son esprit, plutôt que sur son corps. ) N. : Je comprends Sally. Votre nouvel état de conscience vous semble quelque peu déplacé pour le moment. C'est normal, après ce que vous venez de subir. Écoutez-moi et répondez à mes questions. Vous avez dit que vous flottiez. Êtes-vous capable de vous déplacer librement immédiatement après la mort ? S : C'est étrange... c'est comme si j'étais suspendue dans de l'air qui n'en est pas... Il n'y a pas de limites... pas de gravité... Je ne pèse rien. N. : Vous voulez dire que c'est comme si vous étiez dans le vide ? S : Oui... il n'y a rien de solide autour de moi. Il n'y a pas d'obstacles contre lesquels je pourrais me heurter... Je m'en vais à la dérive... N. : Pouvez-vous maîtriser vos mouvements là où vous allez ? S : Oui... jusqu'à un certain point... Mais je ressens... une attraction... vers une blancheur lumineuse... C'est si brillant ! N. : Cette blancheur est-elle aussi intense partout ? S : Plus brillante... loin de moi... Le blanc est moins éclatant... gris... en direction de mon corps... ( pleurs ) Oh ! mon pauvre corps... Je ne suis pas prête à partir, pas encore. ( Le sujet se recroqueville dans son fauteuil, comme s'il résistait à quelque chose. ) N. : Ne craignez rien, Sally, je suis avec vous. Je désire que vous vous détendiez et que vous me disiez si la force qui vous fait sortir de vous-même à l'instant vous attire plus loin, et si vous pouvez l'arrêter. S : ( pause ) Lorsque je me suis libérée de mon corps, l'attraction s'est relâchée. Maintenant, je sens une poussée... qui m'éloigne de mon corps... Je ne veux pas partir tout de suite... mais, quelque chose veut que je m'en aille bientôt... N. : Je comprends, Sally, mais je crois que vous apprenez que vous pouvez exercer un certain contrôle. Comment décririez-vous cette chose qui vous attire ? S : Une... sorte de force... magnétique... Mais je veux rester un peu plus longtemps... N. : Votre âme peut-elle résister à cette attraction aussi longtemps qu'elle le veut ? S : ( longue pause où le sujet semble avoir un débat avec lui-même en tant que Sally ) Oui, je le peux, si je désire vraiment rester. ( Il se met à pleurer. ) Oh, c'est terrible ce qu'ils ont fait à mon corps. Ma jolie robe bleue est couverte de sang... Mon mari William essaie de me serrer dans ses bras, tout en se battant, avec nos amis contre les Kiowa2. N. : Qu'a fait votre mari immédiatement après l'attaque ? S : Oh, tant mieux !... il n'a pas été touché... Mais... ( avec tristesse ) il me tient dans ses bras... et il pleure. Il ne peut rien pour moi, mais il ne semble pas le comprendre encore. Je suis froide, mais il tient mon visage entre ses mains... il m'embrasse. N. : Et vous, que faites-vous en cet instant ? S : Je suis au-dessus de sa tête et j'essaie de le consoler. Je veux qu'il sache que mon amour pour lui est intact... Je veux lui dire qu'il ne m'a pas perdue pour toujours et que nous nous reverrons. N. : Reçoit-il votre message ? S : Il souffre tellement, mais il... sent mon essence... Il sait. Nos amis sont autour de lui... et ils finissent par nous séparer... Ils veulent reformer la caravane et repartir. N. : Et qu'arrive-t-il à votre âme ? S : Je résiste encore à la sensation d'être attirée... Je désire rester. N. : Pourquoi ? S : Ben je sais que je suis morte... mais je ne suis pas encore prête à quitter William et... je veux les regarder lorsqu'ils m'enterreront. N. : Voyez-vous ou sentez-vous la présence d'une autre entité spirituelle autour de vous à présent ? S : ( pause ) Ils sont près... Bientôt, je vais les voir... Je sens leur amour comme je veux que William sente le mien... Ils attendent que je sois prête. N. : Avec le temps, arrivez-vous à consoler William ? S : J'essaie de communiquer avec lui. N. : Y parvenez-vous ? S : Je le crois... Un peu... Il me sent... il réalise... l'amour... N. : Bon, Sally, maintenant nous allons encore avancer dans le temps. Pouvez-vous voir vos amis de la caravane placer votre corps dans une tombe quelconque ? S : ( plus confiante ) Oui, ils m'ont enterrée. Le moment est venu pour moi de partir... Ils arrivent maintenant... Je m'en vais... en direction de la lumière plus vive. Contrairement aux idées reçues, les âmes s'intéressent assez peu à ce qui arrive à leur corps sans vie. Cela ne reflète pas pour autant leur indifférence à l'égard des survivants, mais démontre qu'elles ont compris le caractère définitif de la mort physique. Elles ont hâte de renouer avec la beauté de l'univers spirituel. Cependant certaines préfèrent flotter autour du lieu de leur mort pendant quelques jours, généralement jusqu'à leurs funérailles. Dans l'au-delà il semble d'ailleurs que le temps s'écoule à un rythme accéléré et que quelques jours terrestres représentent seulement quelques minutes. L'âme peut vouloir rester et refuser de s'en aller immédiatement pour plusieurs raisons : par exemple, parce qu'elle est perplexe ou en colère suite à une mort subite (due à un assassinat ou un accident). Ce syndrome atteint tout particulièrement les personnes mortes en bas âge. La séparation brutale de l'âme et du corps, même après une longue maladie, constitue un choc pour l'âme moyenne, avec pour résultat le fait de ne pas vouloir s'envoler au moment de la mort. La période normale des trois à cinq jours nécessaires pour les arrangements funéraires revêt également une signification symbolique pour les âmes. Ce n'est pas vraiment le désir morbide d'assister à leur enterrement qui les pousse à rester, puisque les émotions dans l'au-delà ne sont pas comparables à celles que nous éprouvons sur terre. En revanche, j'ai remarqué que ces entités apprécient le respect que leurs parents et leurs amis accordent à leur dépouille en mémoire de ce qu'ils ont été. Comme nous avons pu le constater dans le cas précédent, les âmes restent souvent à proximité de leur corps après leur mort physique pour une raison fondamentale : le désir de réconforter les personnes aimées avant de progresser dans l'au-delà. Elles ne sont pas accablées car elles savent qu'elles reverront les êtres chers dans l'au-delà, de même que dans des vies futures. En revanche, les parents et amis du défunt qui assistent aux funérailles ont en général l'impression d'avoir perdu pour toujours la personne aimée. Leur traumatisme émotionnel est parfois si envahissant qu'il peut inhiber complètement leur faculté de communiquer avec l'esprit des disparus : sous hypnose, mes sujets évoquent leur frustration devant cette impossibilité de communiquer avec les vivants. Mais, lorsqu'elles peuvent leur apporter du réconfort – ne serait-ce que brièvement – les âmes tout juste libérées de leur corps sont généralement satisfaites et aspirent à quitter rapidement le plan astral terrestre.