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Lieux mystérieux
DES MURS EMPREINTS DE MEMOIRE
Au delà des rayonnements telluriques et électromagnétiques qu'il subit, notre habitat pourrait être chargé d'autres perturbations, plus subtiles, issues de son histoire. Mémoires, entités .... quelles sont donc ces énergies résiduelles capables d'affecter notre bien être ?
« Lorsque vous avez visité votre logement pour la première fois, quel a été votre tout premier ressenti
? C’est dans cette sensation que réside bien souvent la mémoire du passé », écrit Isabelle Dertin dans son livre intitulé Comment nettoyer et harmoniser son lieu de vie. Cette géobiologue énergéticienne nous
interpelle sur les « fils invisibles » qui nous lient à notre maison et qui peuvent être bénéfiques et stimulants comme plombés et vampirisants.
« Mémoires du temps, du bonheur et du malheur, nos murs sont les témoins des instants de
vie passés et la prison des âmes qui y sont liées, souligne-t-elle. Le
site sur lequel vous vivez a porté des vies avant vous, il a uni des couples, assisté à des naissances, été le théâtre de moments festifs, de plaisirs intenses, mais aussi le témoin de
faits divers violents, de disputes et de guerres. Comment pourrait-il n’en avoir gardé aucune trace ? » Si les âmes errantes et les maisons hantées sont l’objet de nombreux
films d’horreur, faut-il raisonnablement frissonner devant l’hypothèse d’énergies résiduelles attachées à nos maisons ? Le géobiologue Bruno Monier, membre de la Fédération française de
géobiologie, les aborde avec beaucoup de pragmatisme et de sérénité. « Sur tous ces
phénomènes, nous avons beaucoup d’a priori, mais aucune certitude ni preuve scientifique. Chacun y va de sa croyance. C’est en y étant confronté que j’ai cherché à mieux les comprendre et
il me semble aujourd’hui important de les clarifier et de les démystifier », affirme-t-il. Une enquête qui nous invite à sortir de nos peurs et à reprendre en main notre
pouvoir créateur.
Quand l'humain et la maison se rencontrent, leurs champs énergétiques vont avoir une influence réciproque.
Murs qui rient, murs qui pleurent
Pour Bruno Monier, la mémoire des murs désigne une empreinte énergétique inscrite dans la matière. « D’une manière générale, elle crée un champ informationnel diffus, qui impacte le lieu tout entier. Il
s’agit d’un champ subtil que l’on peut ressentir intuitivement et qui va induire des sensations de malaise ou de bien-être. » Car fort heureusement, ces mémoires peuvent aussi être
positives, comme c’est le cas dans les lieux imbibés de spiritualité, de prières, de convivialité ou de joie de vivre. Dans tous les cas, si elles sont aujourd’hui encore
« vibrantes », c’est qu’elles ont été générées par des émotions suffisamment fortes ou répétées pour que les matériaux en aient été imprégnés. Elles sont donc directement
liées à la charge énergétique émotionnelle des événements qui se sont déroulés dans le lieu. D’après Isabelle Dertin, de la même manière qu’il est possible de retrouver dans l’aura
d’une personne les impacts prédominants de son histoire, l’aura d’une maison conserve les siens. Et quand l’humain et la maison se rencontrent, leurs champs énergétiques vont avoir une
influence réciproque. « Si un mur de briques a absorbé beaucoup d’énergies de basse
vibration et qu’il est mis en contact prolongé avec un individu, les basses vibrations du mur domineront, ce qui aura pour effet de réduire le champ vital de l’individu. »
Bruno Monier précise que si les phénomènes telluriques actifs impactent notre homéostasie, la mémoire des murs va générer quant à elle des désagréments d’ordre psychoénergétique comme
le fait de se sentir freiné, englué dans un mal-être confus. Elle pourra notamment empêcher les projets de prospérer au sein du bâtiment. « Les mémoires sont des champs agissant sur le long terme de manière subtile, surtout si la personne est déjà
fatiguée et affaiblie. » Après avoir absorbé telle une éponge les énergies du passé, notre maison les restituerait dans le présent, perpétuant ainsi des émotions, des
sensations, voire des situations identiques. Ce fut ainsi le cas de Ludwige qui vivait dans la peur depuis qu’elle était installée dans sa nouvelle maison, tenant portes et fenêtres
verrouillées, se sentant incapable de dormir dans la chambre parentale ou de sortir seule dans le jardin. L’étude menée par Isabelle Dertin souleva la mémoire d’un viol que la propriétaire
précédente aurait subi dans ce lieu de la part d’un homme qui s’y était introduit en pleine nuit. C’est grâce à son sixième sens affûté et à sa capacité à lire dans l’aura des
personnes et des lieux qu’Isabelle parvient à retrouver ainsi la trace des événements passés. À sa manière, la médium Candice Mercier donne des consultations d’habitation en se reliant à
ce qu’elle appelle « l’âme des maisons ». À partir d’une simple photo de la façade extérieure, elle va ainsi pouvoir percevoir des mémoires cristallisées, sous forme de flashs aussi rapides
que précis. « Le temps n’a plus les mêmes codes quand on se connecte aux autres
dimensions et il devient possible d’assimiler une grande quantité d’informations en une fraction de seconde », écrit-elle dans son nouvel ouvrage Communiquer avec l’âme des maisons. Sans avoir développé de telles facultés, nombreuses
sont les personnes sensibles qui vont avoir spontanément ce qui s’apparente à des contacts avec les champs informationnels de leur maison et les sentir intuitivement. De son côté, pour les
détecter, Bruno Monier utilise la radiesthésie, faisant osciller son pendule sur une règle de mesure calée sur un champ spirituel.
« Si ce champ est très bas, cela peut indiquer qu’il y a une mémoire des murs ou une
entité. Je les détecte donc par déduction. Mais pour moi, nul besoin de savoir d’où vient cette mémoire. Je cherche simplement à savoir s’il y a un phénomène néfaste, et si oui, à faire
en sorte qu’il disparaisse. Je ne m’inscris pas dans la nécessité de raconter des histoires. » Regarder les mémoires comme des objets, sans affect, est aussi une façon pour ce
géobiologue de se protéger, gardant ainsi une distance mentale et émotionnelle avec ce qu’il traite. Une fois une mémoire négative détectée, comment la dissoudre ? « Ce qui compte, c’est la nouvelle émotion ou information qu’on va apporter et qui va effacer le
reste, répond le formateur. Parfois, les nouveaux habitants, même sans
connaissance particulière, vont intuitivement, voire inconsciemment, réaliser un nettoyage énergétique en soignant leur maison avec amour, en y diffusant des chants sacrés ou en émanant une
énergie élevée. » Dans la profession, on va trouver une grande diversité de pratiques. Les croyants feront appel à l’énergie d’un saint, comme saint Michel ou saint Paul,
les autres auront davantage tendance à avoir recours à des corrections énergétiques ou des cérémonies païennes, non marquées religieusement.
Ce qui compte c'est la nouvelle émotion ou information qu'on va apporter et qui va effacer le reste.
Ames errantes en quête d'amour :
En lien ou pas avec les mémoires d’événements passés, nos maisons peuvent aussi être marquées par la présence
d’entités. « Quand on en parle, il y a tout de suite une peur qui
s’enclenche, reprend Bruno Monier. J’essaie d’effacer dans l’esprit de mes
clients la négativité associée à ces entités, au sens chrétien du bien et du mal. Il n’y a pas de négativité en soi. Ce qui est gênant, c’est la vibration très basse qu’elles génèrent
et qui affaiblit l’ensemble du lieu. Alors que tout le reste de la maison vibre, quand on les détecte, cela donne l’impression d’un vide, d’un trou vibratoire. » Contrairement à
la mémoire des murs plus diffuse, les entités seraient localisées en des endroits précis, ce qui poserait des problèmes particuliers lorsqu’il s’agit de la place d’un lit ou d’un fauteuil
sur lequel l’habitant passe du temps. Ces entités, Bruno Monier les définit comme des « résidus vibratoires d’une âme ou d’une conscience défunte » (humaine, mais aussi, dans
certains cas, animale), Isabelle Dertin comme des « âmes errantes coincées dans leur
mort, qui n’ont jamais aperçu la lumière ». La consultante en distingue cinq sortes différentes : les esprits dits « gentils » émanant de personnes décédées brutalement qui
n’ont pas eu le temps de comprendre leur mort, les esprits dits « cartésiens » refusant d’imaginer une vie après la mort et s’accrochant de toute leur force à leur corps physique, les esprits
« vengeurs » de personnes animées par des intentions très négatives au moment de leur décès, les esprits « maudits » incapables d’ascensionner à cause des mauvaises pensées que
les vivants continuent à leur envoyer, et les esprits « retenus » par le deuil que leurs proches ne parviennent pas à faire. Quelles qu’elles soient, les entités pourraient se faire sentir en
émettant diverses manifestations sonores, visuelles, olfactives, sensations de présence, de regard ou de souffle... Leur énergie résiduelle pourrait, tout comme les mémoires, impacter
fortement la vie des habitants. Ce fut le cas d’Anna pour qui, un an et demi après avoir emménagé dans son appartement, rien ne tournait plus rond. Disputes, problèmes de rétention urinaire,
dégâts des eaux à répétition, robinets qui cassent et rideaux qui ne cessent de tomber, etc. poussèrent la géobiologue à retrouver le « souvenir » gravé dans les murs d’une tentative de
noyade d’une fillette par la main de sa mère. Revenue à la vie lourdement handicapée, elle n’aurait eu pour seule distraction que celle d’observer le monde depuis la fenêtre que le rideau
d’Anna voilait aujourd’hui. « Ce que cette âme défunte souhaitait, c’est que quelqu’un
partage son drame et sa détresse, écrit Isabelle Dertin. Pour ce faire,
elle tentait de reproduire chez les habitants présents une noyade ou une phobie de l’eau. »
Pour permettre la « levée » des entités, les pratiques basées sur l’amour et la lumière seraient de loin préférables à
ce qu’on appelle « exorcisme ». « Cette terminologie met les entités en panique
car le terme lui-même leur fait penser qu’on va les envoyer en enfer. Cette pratique condamne et alourdit les âmes au lieu de les alléger », poursuit la géobiologue qui
préfère avoir recours à une pratique appelée powa consistant à visualiser une représentation du divin en face de l’entité, puis leur dissolution et leur fusion en des milliers de
particules de lumière. De son côté, que ce soit pour les mémoires ou les entités, Bruno Monier procède à des cérémonies païennes très simples et efficaces, usant de bougies, d’encens,
de chants spirituellement élevés et de la récitation d’une prière, le tout alimenté pour une présence centrée et une intention pure. « L’essentiel est de transmettre une émotion de bonté, de sagesse, d’humilité qui vient du
cœur », témoigne-t-il. La pierre levée serait aussi selon lui une solution à ne pas négliger. Correction parmi les plus efficaces en géobiologie, elle permettrait non
seulement d’agir sur les phénomènes telluriques, mais aussi, en élevant le taux vibratoire du lieu, de décrocher automatiquement, par un effet domino, les mémoires et les entités. Pour
finir, ne l’oublions pas : l’histoire de la maison se poursuit avec nous. En vivant dans la peur et l’anxiété, nous pouvons drainer de nouvelles mémoires et entités. En vivant dans une
énergie d’amour et de gratitude, nous transformons notre lieu de vie. Au final, en leur tendant l’oreille, nous verrons que nos maisons nous appellent à être davantage conscients des
répercussions de nos pensées et émotions, actions et conversations qui s’impriment sur nos murs comme sur le grand livre de la vie.
Auteure : Claire Eggermont